ATHÈNES (AFP) - Des centaines de salariés de la santé grecs ont manifesté mardi 7 avril contre les conditions de travail et les pénuries de main-d’œuvre et d’équipement dans les hôpitaux publics pandémie de Coronavirus.
Les manifestations ont coïncidé avec la Journée internationale de la santé, selon la fédération du personnel hospitalier.
“Vous ne nous avez vus que lorsque nous nous sommes couverts le visage”, a proclamé une affiche imprimée par les syndicats hospitaliers, portant une photo de médecins portant des masques anti-coronavirus.
La présidente grecque Katerina Sakellaropoulou à affirmé que le pays consacrait la Journée internationale de la santé au personnel médical combattant sur la ligne de front des coronavirus.
“Nous consacrerons cette journée aux scientifiques, scientifiques, médecins, soignants et ambulanciers grecs qui ont rejoint la bataille contre le coronavirus en Grèce et à l’étranger. Nous sommes fiers d’eux et les remercions”, a tweeté Mme Sakellaropoulou.
en dépit son soutien, les sentiments sont très vifs parmi les agents de santé sous pression, même si la Grèce, un pays de 10,7 millions d’habitants, a souffert relativement moins que les autres pays européens de la pandémie, enregistrant 81 décès sur 1755 cas.
Les manifestants du grand hôpital Evangelismos, dans le centre d’Athènes, ont brandi des pancartes exigeant plus de personnel, des essais de détection des virus et du matériel hospitalier.
La police a tenté de pénétrer dans la cour de l’hôpital où se déroulait le rassemblement avant d’être refoulée par des manifestants, a expliqué un photographe de l’AFP.
Des manifestations similaires ont eu lieu dans des hôpitaux de la ville de Thessalonique, dans le nord du pays, et à Larissa, dans le centre de la Grèce, selon des reportages télévisés.
Le Dr Despina Tossonidou, président du syndicat des médecins de l’hôpital de Voula, dans le sud d’Athènes, à affirmé qu’en plus d’embaucher plus de personnel médical, des unités de soins intensifs dans les cliniques privées devraient être réquisitionnées “pour surmonter les lacunes du secteur public” pendant la crise du virus .
Les soins de santé en Grèce ont été durement touchés par la crise financière du pays de 2010-2018 et les mesures d’austérité rigoureuses exigées par les créanciers en échange de sauvetages massifs de la dette.
«BAISSE DANS L’OCÉAN»
Dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie, le gouvernement a offert 30 millions d’euros aux cliniques (46,6 millions d’euros singapouriens) et révélé l’embauche à court terme de 2 000 médecins et 2 000 infirmiers.
“Ces mesures ne sont qu’une goutte dans l’océan”, à affirmé le Dr Tossonidou, radiologue.
“Le système hospitalier a besoin de 30 000 médecins permanents supplémentaires”, a-t-elle déclaré, citant par ailleurs le manque d’équipements de protection et de tests Covid-19 dans les hôpitaux.
“La majorité des essais sont actuellement effectués dans des hôpitaux privés à des coûts allant de 150 € à 300 €”, a expliqué le Dr Tossonidou.
“Pendant la crise, le secteur privé a été appelé à remplacer un secteur public brisé”, à affirmé le Dr Magda Nalbadoudi, radiologue adjointe avec 19 ans d’expérience dans le secteur privé.
“Mais actuellement, ce sont les hôpitaux les moins aisés sur lesquels on s’appuie pour faire face à la crise sanitaire.
“Les particuliers, principalement à but lucratif, n’ont pas l’expérience de gérer des situations extraordinaires”, à affirmé le Dr Nalbadoudi.
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