Cette semaine, l’International Transport Forum (ITF, qui dépend de l’OCDE), a dévoilé un rapport sur l’automatisation du fret routier*. Un rapport qui fera du bruit dans la profession, car l’utilisation de camions autonomes pourrait faire baisser de 50 à 70 % la demande de chauffeurs aux États-Unis et en Europe d’ici à 2030, ce qui se traduirait, selon un scénario, par la suppression de jusqu’à de 4.4 millions des 6.4 millions d’emplois de chauffeur professionnel prévus d’ici là.
Le secrétaire général de l’ITF, José Viegas, avait évoqué ce rapport en avril dernier, lors d’une conférence à Bruxelles sur le véhicule autonome où je me trouvais.
Faut-il condamner pour autant l’automatisation dans le transport routier ? Certes, non. Le camion autonome permettra de faire des économies, de réduire les émissions et d’améliorer la sécurité routière. Paradoxalement, il pourrait également pallier la pénurie de chauffeurs professionnels à laquelle est aujourd’hui confrontée l’industrie du transport routier. Mais, il va falloir gérer finement la transition, faute de quoi le climat social peut se dégrader.
Les auteurs du rapport formulent quatre recommandations pour maîtriser la transition vers l’automatisation du fret routier :
- Créer un conseil consultatif de transition, qui aurait vocation à donner des avis sur les questions ayant trait à l’emploi.
- Envisager un système de permis provisoire pour gérer le rythme de l’adoption des camions autonomes.
- Définir des normes internationales, des règles routières et des réglementations techniques applicables aux camions autonomes.
- Continuer à mener des projets pilotes pour tester les camions autonomes, les technologies réseau et les protocoles de communication.
*”Managing the transition to driverless road freight transport”. Rapport publié par le Forum international des transports (FIT) et trois organisations partenaires (IRU, IRTF et ACEA)
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